Retour de Tony Orvain (Triathlon Club de Joué les Tours), sur sa participation au Championnat du Monde de duathlon longue distance en élite. Félicitation à lui pour cette performance.
« Le duathlon de Zofingen (Suisse) est un peu au duathlon ce qu’Embrun est au triathlon.
La course consiste en 10km à pied en 2 boucles présentant un fort dénivelé, 150km de vélo en 3 boucles assez vallonnées puis 30km à pied pour finir avec à nouveau très peu de portions plates. Ce duathlon, organisé par Powerman était comme en 2014 support des championnats du monde de duathlon longue distance. Emma Pooley (GBR) et Gaël Le Bellec (FRA) tenants du titre étaient revenus défendre leur titre et une bonne partie du top10 2014 se représentait cette année, ce qui annonçait un plateau relevé.
Ma compagne, Hélène Repessé (Renne Triathlon), était la seule Française au départ en élite chez les femmes.
Du côté des garçons, nous étions 3 Français: Gaël Le Bellec, Anthony Le Duey (6è en 2014 qui participait à cette course pour la 7ème fois, et moi.
Les filles partant 1h avant nous, j’ai pu regarder leur départ ainsi que la fin des 2 boucles de la première course à pied. Hélène est bien partie mais a été gênée par des crampes dès la 1ère descente. Elle rentrait 7ème avec déjà près de 2min de retard au parc à vélo.
Sur la course masculine, malgré la distance, la course est partie vite d’emblée sous l’impulsion d’Anthony Le Duey et j’ai du gérer pour rester au contact tout en évitant les à coups. Au départ du vélo je me retrouve 3ème, derrière Le Bellec et Le Duey. Ensuite je ne pouvais juste pas suivre leur rythme. Rapidement je me suis fait doubler par une bonne partie des « élites » puis par pas mal de concurrents en groupe d’âge, forcément mentalement ce n’est pas facile ! Rajoutez à ça du froid et de la pluie, ça n’aide pas à se motiver ! Sur la dernière boucle la perte de motivation et la fatigue m’ont fait perdre encore un peu plus de temps sur les autres athlètes.
Habitué à sortir loin de la tête en natation en triathlon, je n’avais pas l’habitude de me faire déposer ainsi par des machines à vélo! J’avais de plus clairement sous estimé le niveau des autres concurrents et s’en rendre compte dès le début du vélo fait se poser beaucoup de questions telles que « mais pourquoi j’ai demandé à courir en élite ?! », « à quel moment j’abandonne ? » … Dans ces moments difficiles je pensais à tous les TCJistes qui étaient réunis ce même jour pour l’organisation du triathlon de Joué les Tours et qui suivaient à distance la course, à Marc Baucher qui nous a soutenu avec Sponsports France dans l’organisation de ce déplacement, et j’essayais de me reconcentrer pour essayer de stabiliser la situation en me fixant un objectif aussi modeste que … FINIR !
Tony Orvain et Hélène Repessé
De retour dans l’aire de transition à la 31è place, il me restait à aller chercher le plus de concurrents possibles en évitant d’avoir moi même une défaillance ! Chacune des 2 boucles étant formée d’un aller retour de 7,5km j’ai rapidement constaté l’énorme trou qui me séparait de la tête et qui confirmait l’éclat que j’avais pris à vélo. A ce moment Gaël était seul en tête et filait vers un second titre. La bataille était derrière pour la place de 2 entre le Belge Odeyn et le Danois Bystrup.
Je pouvais aussi apprécier la performance des filles parties 1h avant nous avec une Emma Pooley qui était déjà dans son 2è tour à pied ! Je doublais Hélène après 6km qui avait les quadris douloureux suite aux crampes de la 1ère course à pied. Les dernières côtes du parcours me brûlaient les cuisses et j’ai du me résigner à marcher un peu.
Je termine 12ème au général (sur 230 en comptant les catégories Elite, Groupe d’âge et Open) et 11ème élite (sur 25 partants).
Hélène termine 11ème au général et 7ème élite.
Avoir eu la prétention de courir en élite conduit inconsciemment à se pousser au maximum pour essayer d’être digne de cette tenue France. Je ne pensais pas que le niveau était aussi élevé à vélo et cela donne au finale une leçon d’humilité !
La dernière épreuve du week-end fut le retour en train, notamment avec une transition gare de Lyon – gare Montparnasse transformée en parcours du combattant avec nos jambes raides et une housse de vélo qui semblait peser le double de son poids de l’aller (pourtant nous ne l’avions même pas chargée en chocolat !). »
Résultats